De l’agitation dans les tribunes

Dans le magazine de juin dernier, Mme Besse a attaqué chacune des tribunes des deux oppositions. C’est l’occasion de dire quelques mots sur cette page qui – a priori – nous est réservée.

« A priori », en effet, car la mise en page n’est pas de notre fait : l’en-tête nous est imposé et occupe un bon quart de la colonne, ce qui diminue d’autant notre expression. La police de caractère s’en trouve aussi rétrécie, le texte resserré et la facilité de lecture diminuée. (Voir, en comparaison, l’attractivité des autres pages.)

Une image fausse des poids politiques respectifs

L’infographie qui occupe cet espace tente également de donner une image faussée du poids politique de chaque liste – et nous demandons sa suppression. Pour ce qui nous concerne, au conseil, nous avons effectivement deux élus sur 33, soit 6 % des sièges. Ce nombre est dû à la règle dite de « proportionnelle partielle. » Mais il ne correspond pas à notre score aux élections, lequel était de 13 %. Le principe est bien sûr le même pour l’autre liste d’opposition, qui a obtenu en fait 28 % des voix. Quant à la liste majoritaire, bien que donnant l’impression sur l’infographie de représenter une écrasante majorité de la population (27 sièges sur 33, soit 81 %), elle a obtenu en fait 57 % des voix. Voilà, en matière de com’, un petit tour de passe-passe que s’autorise Mme la maire. Ce n’est pas l’affaire du siècle, mais ça méritait d’être rappelé.

Dans son droit de réponse, elle dit qu’elle souhaitait « en lançant cette nouvelle formule du magazine municipal, que l’opposition puisse s’exprimer longuement. » Là aussi, elle tord gentiment le bras à la vérité, car c’est la loi qui l’oblige à réserver une page du magazine municipal à l’opposition (Art. L2121-27-1 du CGCT). On a vu qu’elle a tout fait au contraire pour restreindre cette expression.

Un débat démocratique absent

On comprendra donc que la phrase suivante nous ait bien fait sourire : « Je crois toujours au débat démocratique, au débat d’idées et de projets. » Sans compter qu’on n’a jamais vu un mandat municipal où il y ait aussi peu de débats dans les conseils et les commissions. Ceux-ci sont réduits à peau de chagrin par rapport aux mandats précédents (5 par an au lieu de 10), et les commissions, elles aussi réduites, sont d’une pauvreté abyssale : des ordres du jour parfois non préparés, des documents non fournis, une grande majorité des décisions prises sans débats…

Mme la maire se permet par ailleurs ces propos convenus : « … les tribunes de l’opposition ressemblent plus à des suites de slogans ou d’imprécations sans intérêt. Depuis cinq ans, l’opposition critique mais ne propose rien ».  Désolé, mais ce n’est pas le retour que nous en avons. Nous mettons d’ailleurs beaucoup de soin à présenter des tribunes étayées : celles-ci sont souvent le résultat d’un travail des deux élus et de notre association Forum citoyen. Si elles sont critiques quant à la gestion actuelle, elles exposent toujours nos propositions concrètes, quel que soit le sujet traité.Et depuis cinq ans, nous en avons abordé beaucoup (voir notamment « Nos 10 projets structurants » sur www.forum-citoyen.fr/2017/11/10/nos-10-projets-structurants/).

Des tribunes critiques

Mais, oui, nos tribunes peuvent être dérangeantes. Dans celle du mois de juin, nous avions eu l’outrecuidance d’égratigner le Puy-du-Fou à propos du projet de train Les Herbiers-Cholet. Ô sacrilège ! Les liens de V. Besse avec cette institution touristique expliquent sans doute la vivacité de sa réaction. Quoi qu’il en soit, c’est pourtant aussi le rôle d’une opposition d’émettre des avis critiques quel que soit le sujet. N’en déplaise à Mme la maire, c’est cela qui fonde le débat démocratique. Aux Herbiers aussi…

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