Main basse sur le cinéma
Une promesse non tenue
Lors des voeux de Mme le maire à la population, en janvier dernier, il était acquis que le projet de cinéma serait porté par l’association Grand Ecran et qu’aucun interlocuteur privé, aucun professionnel du cinéma n’y serait associé. Or on découvre aujourd’hui, avec le choix inopiné d’une délégation de service public, que toutes les conditions sont remplies pour évincer l’asso Grand Ecran. C’est ce qui s’appelle mener les gens en bateau.
Tout se passe comme si l’association gênait. En effet, en choisissant ce montage juridico-financier, la ville veut prendre la main sur le projet au détriment des bénévoles.
Contrôler la programmation et l’animation
Mais quel intérêt y aurait-il à se passer du partenariat avec une équipe qui permet de monter un projet moins cher pour les Herbretais ? Car celle-ci projetait de le financer en grande partie (Ouest-France – 6 juin 2016). Prendre la main sur sa programmation ?… Mettre fin à sa politique d’animation ?… Pouvoir faire encore de la com’ ?… Les trois probablement.
La valeur ajoutée du ciné aujourd’hui, en dehors de ses performances gestionnaires (56 639 entrées en 2015), consiste principalement à sa politique d’ouverture et d’échanges : retransmissions d’opéras et de ballets, séances pour les personnes âgées, soirées-débats sur des thèmes très variés, politique tarifaire en faveur des jeunes, partenariat avec les écoles, les centres de loisirs, etc. Il se pourrait bien que ce travail d’éducation populaire ne soit pas conforme avec la vision culturelle de Mme Besse, et que celle-ci souhaite prendre la main sur le projet pour lui donner une tout autre orientation.
A quand le tour des autres assos ?…
Et le bénévolat alors ?
Cette éviction d’une gestion bénévole est d’autant plus paradoxale que Mme la députée s’était faite le chantre du bénévolat, il n’y a pas si longtemps, à l’assemblée nationale. Mais peut-être pas pour n’importe quelle association… Autrement dit : le bénévolat au Puy-du-Fou, oui, mais au Grand Ecran, non ! Encore une fois, on devine la gestion idéologique de notre ville. Et au passage, on voit le sabordage d’un magnifique outil d’entrée des jeunes bénévoles dans la culture et dans la vie sociale.
Un coup de plus porté au centre-ville
Par ailleurs, le positionnement du projet en périphérie est la marque d’une absence de vision en matière d’aménagement urbain. Le centre-ville, de plus en plus mal en point, n’avait vraiment pas besoin de ça. La question des parkings peut être réglée en s’appuyant sur l’utilisation de ceux existant déjà, le cinéma étant ouvert essentiellement le soir après la fermeture des commerces.
Notre proposition
La création d’un pôle culturel intercommunal à Herbauges, regroupant théâtre, cinéma, médiathèque, ludothèque, … serait l’occasion de faire revivre notre cœur de ville. Celui-ci doit redevenir le lieu privilégié de la vie sociale, et pour cela il faut y implanter des équipements culturels structurants.
La pétition de soutien lancée par l’asso Grand Ecran, partenaire de la ville devenu candidat…, a recueilli à ce jour 2 220 signatures.
Le choix, par la mairie, du prestataire pour le cinéma doit être annoncé au conseil municipal du 6 février 2017. Il serait scandaleux que l’association Grand Ecran soit écartée. (Voir l’article ci-dessus)