Comment le maire accueille la presse…

Le nouveau responsable local du journal Ouest-France a pu apprécier la qualité de l’accueil du maire des Herbiers. Pour son premier conseil municipal, le 25 septembre dernier, le journaliste s’est vu contraint de suivre les débats dans une position inconfortable, son ordinateur sur les genoux. En effet, la table destinée habituellement à accueillir la presse avait été retirée de la salle du conseil…

Nos élu.es ont voulu connaître les motifs de ce traitement particulier et ont interrogé plusieurs personnes de l’assemblée. Les réponses obtenues – « Il n’y a plus de table. », « Il faut prendre rendez-vous avec le bureau du maire. » – ont confirmé qu’il s’agissait bien d’un acte délibéré. Interrogé par nos soins, M. Hogard a refusé de répondre. Nous en sommes donc réduits à formuler des hypothèses :

• S’agit-il d’une mesure de rétorsion suite aux articles publiés par Ouest-France à propos de l’émission de France2 sur le Puy-du-Fou ?

• M. Hogard veut-il marquer son opposition à la ligne éditoriale du journal, lequel relaie les positions du pape à l’égard des migrants ?

• Ou serait-ce une « réponse » à l’article de Ouest-France relatant le discours du maire le 3 juillet dernier ? (Après les émeutes qui avaient fait suite au meurtre de Nahel par un policier, un appel à manifester pacifiquement devant toutes les mairies de France avait été lancé – Voir notre tribune de septembre 2023 intitulée « Un discours très choquant ».)

Les échos post-conseil nous disent que cette dernière hypothèse tiendrait la corde. Le lendemain du rassemblement devant la mairie, le journal avait repris de larges extraits des propos scandaleux du maire en ajoutant que « son discours risque de jeter de l’huile sur le feu en stigmatisant une partie de la population. » Ou, à propos des responsabilités, « qu’il aurait pu ajouter l’extrême-droite, également dans le viseur des services de renseignements policiers. » En précisant aussi qu’une phrase prononcée par lui « fait écho au slogan des partisans de Zemmour, que Christophe Hogard a parrainé via la Banque de parrainage, scandé à Villepinte lors d’un meeting, en décembre 2021. » Pour finir, la journaliste avait osé nous interviewer !

Bref, le compte rendu d’un journal qui fait son travail dans une démocratie digne de ce nom. Même – et surtout – s’il n’a pas l’heur de plaire au pouvoir en place. Lequel pouvoir, en essayant d’intimider les journalistes, montre une fois de plus que la pratique démocratique n’est pas trop sa tasse de thé.

Car cette pratique d’obstruction du travail de la presse est une technique caractéristique des pouvoirs totalitaires, notamment de l’extrême-droite. Selon celle-ci, la presse doit être aux ordres, le rôle du journaliste se limitant à transcrire ses directives.

Nous alertons les Herbretaises et les Herbretais sur cette dérive autoritaire du maire. Les pressions et les actes d’intimidation à l’égard des journalistes des Herbiers doivent être dénoncés, d’autant plus qu’avec Mme Besse il est coutumier du fait.