Gilets jaunes : Des solutions locales

De bonnes raisons de s’indigner

Aujourd’hui il y a beaucoup de bonnes raisons de s’indigner, comme le disait Stéphane Hessel il y a quelques années. Comment ne pas le comprendre quand, même ici, se déplacer devient un luxe, ou quand le travail ne permet pas de se loger. Comment ne pas être révolté quand la précarité des familles monoparentales et des retraités s’accroît. Ou quand on se sent sur la touche et méprisé (« Ce sont des profiteurs… »). C’est tout cela que nous avons entendu dans la bouche des Gilets jaunes herbretais. Nous vivons pourtant une période prospère, particulièrement au Pays des Herbiers où l’emploi est au top national.

Des revendications générales

Les personnes en colère que nous avons rencontrées lors du pique-nique organisé dans les Jardins de Coria avaient des demandes de cet ordre, quoique très diverses : «  Stop à la TVA sur les produits de première nécessité (alimentation, eau, gaz, électricité) ; rémunération des salariés, retraités et handicapés indexée sur l’inflation (pour préserver leur honneur) ; le CICE pour les PME et les TPE, pas pour les grosses entreprises ; stop aux privilèges des politiques, aux niches fiscales et à l’évasion fiscale ; remise en place de l’ISF ; Référendum d’initiative citoyenne.» Rien cependant qui soit en relation directe avec la gestion communale et communautaire.

Des solutions locales

Il y a pourtant à ce niveau aussi beaucoup de marges de manœuvre pour apporter des réponses. A commencer par le transport : les moyens de déplacement collectifs y sont quasiment absents, et le peu qui existe n’est absolument pas en rapport avec les besoins. (Travail, loisirs, commerces, vie sociale …) Est-il si compliqué de mettre en place un vrai réseau de cars et de minibus ?! Un service d’aide à la mobilité en développant un transport solidaire aujourd’hui trop limité ? Un réseau de déplacements doux permettant de se passer de la voiture ?… (Nous attendons toujours un plan de déplacement à l’intérieur de la communauté de communes.)

En matière de logement social, la communauté de communes est très loin de respecter les objectifs du Plan local de l’habitat (25 %) qu’elle s’est elle-même fixés. Nous sommes toujours en dessous des 10 % ! Une vraie politique volontariste dans ce domaine fait aussi défaut.

Le niveau des salaires, le temps et les horaires de travail, comme la pérennité des contrats sont, eux, de la responsabilité des chefs d’entreprises. Cette crise sociale les concerne aussi, car pour que leur entreprise fasse des bénéfices il est indispensable que l’ensemble de la société soit en bonne santé et vive paisiblement. Par ailleurs, respectent-ils tous le code du travail ? Comme le quota de travailleurs handicapés requis ?… L’égalité des salaires hommes/femmes ?… Etc.

Concernant l’amélioration de notre fonctionnement démocratique, les élus pourraient mettre en place des référendums locaux, des conseils et des budgets de quartier, des commissions municipales ouvertes à la population. Enfin et surtout, la com-com doit respecter la loi en créant très vite un conseil de développement, lequel permettra d’associer la population aux décisions.

C’est à ce prix que les choses s’apaiseront, en respectant et en associant l’ensemble de la société à son fonctionnement. C’est à ce prix que nous éviterons la violence et les dérives populistes qui se font jour dans le mouvement des Gilets Jaunes. Au niveau local comme au niveau national, tout le monde doit prendre sa part et s’engager dans une citoyenneté résolument active.

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