Retraites : 2 ans sans sursis

Depuis plusieurs mois, une majorité de Françaises et de Français se mobilisent et descendent dans la rue pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis d’une réforme des retraites injuste et inefficace.

Aux Herbiers, les salarié-es sont directement concerné-es par les conséquences de cette réforme, d’autant que 34% d’entre eux-elles sont âgé-es de plus de 50 ans (contre 17% de moins de 30 ans). De plus, la pénibilité au travail est une caractéristique forte de l’industrie, principal secteur économique local.

L’un de nos colistiers a, dans ce cadre, interpellé les quatre députés vendéens issus du parti présidentiel Renaissance sur trois points particulièrement cruciaux dans notre département. 

Les pensions de retraite des salarié-es

L’INSEE montre qu’en Vendée moins d’un ménage sur deux paie l’impôt sur le revenu (47%), ce qui témoigne de salaires faibles. Le taux de pauvreté avoisine les 10% ; les plus impactés étant les jeunes de moins de 30 ans. La réforme envisagée, avec un allongement des trimestres à la clé, ne changera rien à leur vie précaire. Pour que leur pension augmente et pour qu’ils mènent une vie de retraités décente, il faut d’abord augmenter leurs salaires.

Les pensions de retraite des femmes

En Vendée, les femmes ont commencé à être salariées très tardivement, et elles l’ont été dans des industries qui payaient mal comme le textile-habillement, le cuir et la chaussure, l’agroalimentaire… Si bien que les retraites des Vendéennes sont parmi les plus faibles de l’ensemble du pays (en moyenne 800 € par mois). La réforme, telle qu’elle est présentée, ne fera que prolonger les mêmes injustices pour elles.

L’espérance de vie

Dans notre département, l’espérance de vie des 5% qui disposent des plus bas revenus est inférieure de 15 à 18 années comparée à celle des 5% les plus aisés. Avec un tel report de l’âge de départ à la retraite, une partie des plus modestes en serait totalement privée. En effet, à l’âge de 65 ans, un quart des Vendéens les plus pauvres sont déjà décédés.

La fin de vie professionnelle

Avec l’augmentation du nombre de travailleurs âgés, cette réforme ne fera qu’accroître les arrêts maladie et les déclarations d’inaptitude. Il est injuste qu’un salarié ayant travaillé jusqu’à ses 60 ans se trouve dans l’obligation de quitter son poste dans de telles conditions, entravant ses droits à la retraite, pour tomber dans la spirale de la perte d’autonomie.

Cela impliquera aussi des charges supplémentaires pour les entreprises. Avec les difficultés de recrutement et de fidélisation de nouveaux salarié-es, l’image renvoyée d’une recrudescence des risques leur serait-elle profitable ? Par ailleurs, dans le cadre des dossiers d’inaptitude, une entreprise a l’obligation de proposer aux salarié-es une mutation interne sur un poste adapté aux restrictions émises par la médecine du travail. Mais si l’entreprise n’est pas en capacité de proposer un poste adapté à son salarié, une procédure de licenciement s’enclenche.

Avec cette réforme, le risque serait donc d’augmenter le nombre de dossiers d’inaptitude et de licenciements pour des salarié-es qui se seraient impliqué-e-s tout au long d’une vie de travail.

Il faut également s’y opposer pour ces raisons éthiques.

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