Haro sur les assos… pas sous contrôle
« Si personne ne reprend la main, l’association se dissoudra au bout d’un an. (…) Nous ne faisons pas cela de gaieté de cœur, mais nous nous battons contre un mur. On se pose quand même la question de savoir si la volonté de la Ville est de garder l’OMS. » * Voilà où en est l’Office municipal des sports après plusieurs années de bras de fer avec la municipalité.
Un sabotage progressif
Dès 2016, l’OMS n’avait pas été associé à la construction de la salle de gym. En 2017, après le planning d’attribution des salles et la communication des clubs, la Ville lui reprend l’organisation du Forum des Sports. En 2020, la mairie lui retire la gestion de l’enveloppe qui permet de subventionner les clubs. Puis elle exige un projet d’asso, qui – coup de grâce – n’est jamais jugé « suffisamment ambitieux *». Excellents procédés pour l’assécher et finir par lui ôter toute raison d’être. En conséquence, en 2023, la Nuit du sport et la randonnée Nettoyons la nature ont ainsi dues être annulées faute d’encadrants ; le budget s’en trouve aujourd’hui déficitaire. Ce qui n’empêche pas l’équipe municipale de reprendre certaines idées du projet de l’OMS pour son Pôle associatif (mutualisation de matériel, bourse de bénévoles) …
L’intérêt de s’appuyer sur une dynamique extérieure aux services de la Ville
L’OMS a pourtant une vraie place dans le paysage sportif herbretais et la quarantaine de clubs qui le composent. Elle a pour vocation d’être l’épicentre des associations sportives afin de les aider, grâce à la mutualisation et aux échanges d’expérience par exemple. Mais aussi, son importance, vu le nombre de clubs fédérés et sa diversité, constitue l’essence même d’un enrichissement pour la ville. En rassemblant les bonnes volontés, on est plus forts, plus intelligents, et on crée une dynamique. L’OMS avait par exemple envisagé des conférences sur le racisme, le harcèlement, l’alcool, ainsi que des formations et l’achat d’un minibus. Où l’on voit l’intérêt d’un tel organisme pour les clubs comme pour l’ensemble de la population.
La mairie ne peut pas tout faire seule. Mais voilà, il semblerait que ce qui lui échappe n’ait pas droit de cité …
Cette pratique n’est malheureusement pas nouvelle. D’autres associations comme Accueil des villes françaises (AVF) et le Chrono (voir son animateur Jean Robert), par exemple, ont également eut à pâtir de cette étroitesse d’esprit. Nous sommes aussi concernés : l’association Forum citoyen, comme nos ex-collègues de Vivre et agir ensemble, n’a jamais pu bénéficier des formations proposées aux associations, ou n’a été invitée au Forum qui leur est consacré chaque année.
Une telle attitude nous semble aussi en totale contradiction avec l’hommage très appuyé souvent rendu au bénévolat. Nous savons que toutes les associations souffrent d’un manque de bénévoles, et ce n’est pas en les traitant comme ceux et celles de l’OMS qu’on créera des vocations, bien au contraire.
En résumé, les associations n’ont pas vocation à être réduites au rôle de simples exécutantes. La diversité et la dynamique associative participent au développement de la ville, et il serait beaucoup plus sensé que la Mairie les considère comme des partenaires à part entière. Mais cette reconnaissance passe par l’acceptation du rôle de contre-pouvoir de la vie associative.
*Ouest-France du 26 janvier 2024.