Terres de Montaigu prend son envol
Comme le dit Ouest-France du 31 décembre dernier, c’est un petit évènement. Ce samedi 1er janvier 2022, la communauté de communes Terres de Montaigu est devenue communauté d’agglomération. Elle s’y préparait depuis quelques années avec la fusion de plusieurs communes autour de la ville de Montaigu, permettant à la ville-centre de dépasser les 15 000 habitants. Puis avec le mariage de sa communauté de communes avec celle de Rocheservière, ce qui amène désormais la collectivité à dépasser les 50 000 habitants.
Pour Montaigu, une visibilité, des compétences et des financements accrus
Premier avantage, Terres de Montaigu prend des compétences qu’elle n’avait pas jusqu’à maintenant, à commencer par le logement et la mobilité. Elle va par exemple récupérer le transport scolaire qui était jusqu’alors géré par la Région. Mais surtout, comme le dit son président Antoine Chéreau, « L’avantage principal, c’est la visibilité accrue du fait de ce nouveau statut. Etre visible, c’est bien là l’enjeu le plus important si l’on veut exister vis-à-vis des plus grandes villes, si on veut être entendus par nos partenaires privés et publics, si l’on veut peser dans la transition environnementale, si on veut bénéficier de fonds européens, si on veut attirer les entreprises et les habitants. » (Ouest-France, 31.12.2021) Toujours Antoine Chéreau : « Cette visibilité permettra de différencier le territoire aux yeux des financeurs et de l’Etat mais aussi de participer plus activement aux échanges entre l’Etat et les territoires. » (Ouest-France du 11.01.2021)En clair, les dossiers proposés seront plus remarqués et les projets avanceront plus facilement.
Sans compter que Terres de Montaigu aura désormais sa place dans les instances délibératives et décisionnaires au même titre que les autres communautés d’agglo que sont La Roche-sur-Yon, Les Sables-d’Olonne, Cholet ou Nantes, et pourra ainsi peser pleinement pour le développement de son territoire.
Le Pays des Herbiers est dépassé
Faisant cela, la collectivité prend le leadership du Nord-Est Vendée. La communauté de communes du Pays des Herbiers est dépassée. Pour atteindre la condition des 50 000 habitants et prétendre également devenir une communauté d’agglomération, la fusion avec une ou plusieurs com-com voisines lui est également nécessaire. Mais aucun projet de ce type n’est envisagé.
Pourtant notre com-com a, elle, un intérêt supplémentaire dans ce type de rapprochement. Nous l’avons déjà écrit ici de nombreuses fois, il s’agit de la baisse voire de la suppression de notre contribution au Fonds de péréquation intercommunal (FPIC). Fonds de solidarité national auquel nous contribuons très fortement chaque année (7 millions d’euros entre 2014 et 2020, et 1,275 million d’euros en 2021 !) et dont nous pourrions être dispensés en cas de fusion, par exemple, avec la communauté de communes du Pays-de-Pouzauges. Notre mariage avec cette collectivité, et/ou une autre voisine, constituerait par ailleurs plutôt une forme de solidarité directe de développement. Ce qui nous semble encore plus cohérent pour le développement de notre territoire dans le sens où cela nous permettrait de porter des projets définis ensemble (transport en commun, transition écologique, etc.).
Quoi qu’il en soit, le développement harmonieux du Pays des Herbiers passe par la transformation de notre communauté de communes en communauté d’agglomération. Comme pour Terres de Montaigu, c’est la condition sine qua non pour exister et faire pleinement face aux enjeux qui nous attendent : attirer de nouveaux professionnels de santé, proposer des offres de logements aux primo-accédants, développer les transports en commun, attirer les entreprises à forte valeur ajoutée, tendre vers notre autonomie énergétique, développer une politique cohérente à l’égard des plus fragiles, etc.
Et ça bouge partout autour de nous en Vendée : alors que Terre de Montaigu inaugure la troisième communauté d’agglo du département, seize communes nouvelles ont vu le jour depuis 2016 et deux autres sont en cours de création. Pendant ce temps, la Ville et le Pays des Herbiers restent englués, ce qui nous sera préjudiciable pour les décennies à venir.