Une absence de vision
L’Institut national de la statistique vient de mettre à jour le portrait des Herbiers pour la période 2013-2018. Il confirme les craintes que nous avions déjà exprimées (cf. notre tribune de mars 2020) : notre ville s’affaiblit sur le plan démographique et perd de son attractivité. Ce constat renforce notre détermination à agir en faveur de l’accès au logement et de la mise en place de nouveaux modes de gouvernance.
Une ville qui vieillit
Depuis quatre ans, le solde naturel des Herbiers est négatif. Cela signifie que le nombre de décès y est supérieur au nombre de naissances (En 2018, 166 décès pour 135 naissances). L’arrivée de nouveaux habitants parvient tout juste à combler le déficit. Cette situation conduit au vieillissement des Herbiers. Ainsi, les plus de 60 ans représentent désormais plus de 27 % de la population. Comment inverser cette tendance ? Tout simplement en accueillant de nouvelles populations. Mais actuellement, les prix trop élevés dissuadent les jeunes couples de faire construire ou de louer aux Herbiers. Nous proposons donc d’ouvrir un nouveau lotissement communal et d’augmenter l’offre en matière de logements sociaux. Malheureusement, Mme Besse entame son second mandat sans avoir engagé la moindre initiative dans ce domaine. Rappelons que le lotissement communal actuellement complet, celui de la Pépinière, avait été lancé par l’équipe de Marcel Albert…
Une ville qui perd de son attractivité
Plus grave encore est le retard structurel pris par notre ville et notre communauté par rapport à Montaigu. Après les fusions de communes et de communautés de communes, la nouvelle com-com Terres de Montaigu vient juste de passer la barre des 50 000 habitants et va se transformer en communauté d’agglomération. Or une communauté d’agglo est très avantageuse par rapport à une communauté de communes : plus de compétences (notamment en matière de logement et de transport), une augmentation très conséquente de la dotation de l’Etat (DGF) et la possibilité d’avoir plus de poids dans les décisions en passant directement des contrats avec les échelons supérieurs (Région…). Bref, sous nos yeux, c’est le leadership du Nord-Est-Vendée qui est en train de nous échapper. Cela va avoir des conséquences très lourdes pour notre territoire notamment en matière de développement économique.
Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?
Face à l’immobilisme de Mme Besse, comment ne pas se poser cette question ? Car comme pour le logement, rien n’a été fait pour anticiper les mutations en cours. Aucune approche pour une hypothèse de fusion avec une ou plusieurs com-com voisines : Pouzauges ? Mortagne ? St Fulgent-Les Essarts ?… On sait pourtant que cela apporterait un avantage financier conséquent pour la Communauté de communes du Pays des Herbiers. En diminuant fortement, voire en supprimant la fameuse lourde taxe que constitue le Fonds de péréquation intercommunal (FPIC). En un mot, ce dont la ville et le Pays des Herbiers souffrent le plus, c’est de l’absence d’une vision.
ABSENCE DE VISION, OU UNE GESTION TACTIQUE PLUTÔT QUE STRATEGIQUE
On pourrait dire, pour employer des termes plus militaires (c’est vrai que ça ne nous vient pas spontanément…), que la maire des Herbiers et présidente de la com-com n’a pas de stratégie. Autrement dit, pas de vision dans le temps long, celui des grandes lignes et des grands projets.
Elle reste au stade de la tactique, laquelle se préoccupe plutôt de l’opérationnel. Pour reprendre la métaphore guerrière, la tactique c’est un peu le théâtre des opérations, le champ de bataille où on gère l’immédiat. On est là en général sur une vision à court terme, voire à très court terme.
La stratégie a trait à la situation dans son ensemble, tandis que la tactique est ce que l’on utilise en ce moment pour faire face à une situation. Ce qui fait qu’aux Herbiers, on préfère se préoccuper de la gestion des bordures de trottoir (investissements de confort) que de prévoir la ville dans vingt ans (investissements structurants).