L’affaiblissement de notre démocratie municipale
Suite à la diminution du nombre de conseils municipaux et communautaires, nous nous sommes déjà inquiétés dans cette même tribune de la santé de la démocratie municipale. Son remplacement par un service de communication plus qu’étoffé et marqué politiquement à l’extrême droite venait compléter le dispositif.
Toujours plus de com’
Malheureusement, il semble qu’il soit nécessaire d’y revenir. D’une part, parce que le service Com’ a encore bénéficié d’un recrutement, d’autre part parce que les pratiques des commissions municipales ne cessent de se dégrader.
Et toujours moins de débats
Lors du conseil du 3 octobre dernier, nous interpellions le maire sur la diminution du nombre de commissions qui traitaient des sujets de l’enfance, du scolaire, de la jeunesse, de l’action sociale, de la solidarité famille et de la santé publique. Elles étaient au nombre de trois lors du mandat précédent, elles ont été réduites à deux au début de ce mandat, et elles viennent d’être ramenées à une seule récemment.
Comment expliquer ces changements ? Est-ce que les sujets traités auparavant ne nous concernent plus ? N’ont-ils plus de raison d’être ? Ou bien sont-ils épuisés ?… Depuis mai 2014, par exemple, aucun point n’a été débattu dans le domaine de la santé publique, que ce soit au niveau de la prévention ou de la promotion ; il y aurait pourtant des partenariats à nouer avec les acteurs locaux ou départementaux concernés. La rareté de ces réunions et le nombre restreint de points abordés nous questionnent d’ailleurs fortement sur la nature de la politique municipale dans ce domaine. (Il est vrai que si l’on y fait rien, autant supprimer une commission… !)
Quoi qu’il en soit, ces évolutions montrent que la municipalité actuelle n’a aucune volonté de faire vivre le débat démocratique au sein du conseil. D’autant plus que s’y ajoutent fréquemment des changements inopinés de dates de réunions, des juxtapositions de commissions communales et communautaires qui obligent à en manquer certaines, la rareté des informations délivrées à ces occasions, l’absence de participation au débat de la plupart des élus majoritaires, leur absence physique également fréquente, etc. Ce qui a en autres pour conséquence de laisser de plus en plus de pouvoir aux techniciens.
En juin dernier, nous parlions donc à juste titre d’un rétrécissement de la démocratie municipale à marche forcée.
Notre proposition : ouvrir les commissions municipales
Nous pensons que personne ne détient la vérité et que du débat jaillissent les bonnes idées. C’est pour cela que nous préconisons, par ailleurs, l’ouverture des commissions municipales à des personnes non élues. Car il serait enrichissant, en fonction des sujets traités dans ces commissions, d’y inviter des associations concernées ainsi que toute personne motivée par les questions de la vie publique.