L’immigration, une chance pour le pays des Herbiers

Alors que des tragédies humanitaires se déroulent chaque semaine au large du Pas-de-Calais et en Méditerranée, le Pays des Herbiers doit agir en faveur de l’accueil des migrants. Pour arrêter ce « naufrage de civilisation », notre collectivité doit d’abord soutenir ceux qui, au sein des associations humanitaires locales, aident les migrants. Ces bénévoles travaillent dans des conditions difficiles. Ils leur a fallu, ces derniers mois, s’adapter à la situation sanitaire afin d’accompagner les personnes exilées dans leurs démarches juridiques et dans l’apprentissage du français.

Il faut soutenir ceux qui aident

De nombreuses villes de Vendée ont montré l’exemple en mettant à la disposition des associations concernées des locaux, par exemple à Challans, au centre de la Coursaudière, à la Roche-sur-Yon au pôle associatif, à Fontenay ou encore à Montaigu et à Pouzauges au pôle associatif intercommunal. Des municipalités comme celles de St Malô-du-Bois, de St Laurent-sur-Sèvre, de la Verrie, La Gaubretière soutiennent également les actions engagées par les associations de solidarité avec les migrants. Ce n’est pas le cas aux Herbiers. Malgré de nombreux courriers et démarches, la Mairie n’a pas répondu favorablement à leurs demandes. Plusieurs associations avaient pourtant proposé de se regrouper afin de partager un même local et limiter ainsi les coûts pour la collectivité.

Pour un partenariat ville-associations

Nous proposons que le Pays des Herbiers rejoigne l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA). Ce groupement rassemble des collectivités territoriales et élu.es qui œuvrent pour des politiques d’accueil inconditionnelles incluant les publics exilés, et pour l’hospitalité sur leurs territoires. Actuellement, des familles avec enfants sont hébergées aux Herbiers par des bénévoles mais pour des périodes assez courtes. Les familles doivent donc souvent déménager avec l’angoisse de se retrouver à la rue. Nous proposons que la Ville mette en place une plateforme de liaison entre les hébergeurs volontaires et les demandeurs d’asile non hébergés par l’État. Cette coordination sécuriserait les familles et permettrait de stabiliser la scolarisation des enfants.

L’avenir est à l’accueil

L’avenir de notre territoire passe par l’accueil. Toutes les études démontrent que l’apport de l’immigration est positif. C’est vrai dans les secteurs comme la construction, l’hôtellerie, la restauration, l’informatique, l’agriculture où la pénurie de main-d’œuvre est en partie comblée par les migrants. De même, une récente étude de l’OCDE montre que « les migrants contribuent plus aux impôts et aux cotisations sociales qu’ils ne reçoivent de prestations individuelles », car ils arrivent dans notre pays principalement entre 20 et 60 ans, période de la vie où l’on est le plus actif.

Sur notre territoire, dans nos entreprises, les problèmes de recrutement ne cessent de s’accroître. Au point que certains industriels envisagent de délocaliser leurs ateliers pour trouver de la main d’œuvre. Fabrice Girardeau, dirigeant d’une entreprise de construction à Beaurepaire, embauchera bientôt deux Maliens : « Nous sommes face à des personnes qui veulent se former, travailler et qui s’intègrent dans la vie locale. » Il ajoute : « Nous manquons de main d’œuvre, nous avons besoin de ces gens volontaires pour mener à bien les chantiers. Qui plus est, en travaillant, cette population est source de richesse. » (Ouest-France, 13.09.2021)

Comme l’indique un autre chef d’entreprise des Herbiers « Ce n’est pas compliqué, nous n’avons pas de candidats français » (Le Journal des Entreprises J. Doux, publié le 14.11.2018). De leur côté, les demandeurs d’asile ne rêvent que d’une vie stable et ne demandent qu’à s’intégrer. Alors pourquoi ne pas les accueillir dignement ?

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