Logement, eau, déchets

Le conseil municipal des Herbiers du 5 février 2024 a été l’occasion, pour nos élu.es, d’interpeller la mairie notamment sur ces trois sujets. Voir ci-dessous le compte-rendu des interventions.

Des locations saisonnières au détriment des locations à l’année

Alors que le problème du logement constitue sans doute, avec les soins, l’inquiétude principale de la population (et des entreprises…), nous réclamons une hausse de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à la hauteur de la taxe foncière bâtie, soit une augmentation d’un peu plus de 5 %  (de 24,11 % à 29,52%).

Cette mesure aurait le double avantage de fournir une ressource financière supplémentaire et de dissuader les propriétaires de laisser leurs logements vacants.

Il faut noter que la ville des Herbiers comptait 134 résidences secondaires en 2020, contre 94 en 2014. En Vendée, plusieurs villes ont choisi d’augmenter les taxes sur les résidences secondaires pour favoriser le logement à l’année. (La ville des Sables va même jusqu’à donner une prime de 5000 euros aux propriétaires qui louent à l’année… Hum !)

Après une minimisation de la question par le maire, Jo Liard ajoute que l’important est d’anticiper et d’envoyer des signaux psychologiques pour dissuader cette pratique. En effet, le logement est un droit humain, il ne doit pas être un placement financier.

La station d’épuration de la Dignée débordée

Les élu.es ont choisi de lier le rapport sur l’eau potable avec celui sur l’assainissement des eaux usées, car la qualité de l’eau potable dépend en grande partie de la qualité des réseaux d’assainissement.

Jo Liard cite d’emblée la conclusion du rapport d’assainissement collectif : « Les eaux parasites représentent une part trop importante des effluents traités par les stations d’épuration. La réduction des eaux parasites représente un enjeu majeur ». En effet, 438.000 m³ d’eaux claires parasites, principalement des eaux pluviales, se sont déversés dans la station d’épuration en 2022. Ce flot a saturé les capacités de traitement et a entraîné le déversement dans la rivière la Grande Maine de 10.160 m³ non traités (!).

Face à cette situation, qui se renouvelle d’année en année, que compte faire la municipalité pour y remédier ?

Un schéma directeur a pourtant été mis en place il n’y a pas si longtemps. Lequel prévoit une évaluation de la séparation des réseaux d’eau usée et d’eau potable, avec un programme de réfection… C’en est où ?

Le maire reconnaît que la collecte n’est pas conforme, mais répond sur une autre cause que celle des réseaux de canalisation défectueux :  » Nous allons creuser deux bassins tampons, à l’Aumarière et en amont de la Dignée. » En effet, les fortes inondations autour de la station amène également des infiltrations des eaux de pluie dans les eaux usées. Reste à y voir clair sur l’état de nos réseaux.

Concernant l’eau potable, il est signalé, dans le document, que « La conformité de l’eau distribuée est assurée par des moyens curatifs dont l’efficacité n’est pas toujours garantie (mélange, traitement) ». La vigilance doit être maintenue sur les pesticides ainsi que sur les polluants dits « éternels ». Pour ces derniers, moins connus (les PFAS*), les molécules artificielles perfluorées et polyfluorées mettent des centaines d’années à se dégrader. Elles sont à l’origine de troubles immunitaires, d’infertilités et de cancers.

Voir aussi, sur le sujet de la qualité de l’eau, notre post du 2 février 2023 intitulé Qualité de l’eau, la Ville doit agir.

Des déchets ménagers en très forte augmentation

Les tonnages en déchèteries ont augmenté de 58 %. C’est énorme. Pourtant, une recyclerie permettrait de limiter et de valoriser certains de ces apports. Alors que la Com-com avait acheté un bâtiment pour y installer une recyclerie, le projet a été annulé par la mairie. Pourquoi ? Pas de réponse. Visiblement le maire n’est pas à l’aise. Il faut souligner sur ce sujet également l’avance prise par Montaigu : une recyclerie, avec des salariés, y fonctionne depuis un bon moment.

À partir du 1er janvier 2024, les collectivités territoriales sont tenues d’organiser un tri à la source des biodéchets pour les particuliers. Un fonds vert a été alloué par l’État pour accompagner cette mise en place. La Ville l’a-t-elle sollicité ? Quelles solutions compte-elle mettre en œuvre ? Il nous semble que l’installation de composteurs dans les quartiers, ou au pied des immeubles, serait une bonne initiative.

Il est indiqué, dans le rapport, qu’une unité de production de CSR (Combustible solide de récupération) sera bientôt construite. La Ville a-t-elle des informations sur cet équipement ? Il faut rappeler que ces combustibles sont produits à partir de déchets issus des refus de tri, de vieux mobilier, etc.

Voir, pour ce dernier point, notre post intitulé Un incinérateur qui ne dit pas son nom.

*PFAS : Les per et polyfluoroalkylées. On les retrouve dans les récipients antiadhésifs, imperméabilisants, résistants aux fortes chaleurs. Les PFAS sont largement utilisés depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, …

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