Des maisons de retraite en souffrance

Le mal-être des salariés et des résidents des trois maisons de retraite publiques

Mardi 30 janvier 2018, résidence de La Claire Fontaine : La quasi totalité des salariés a répondu au mouvement national des EHPAD et une bonne vingtaine de personnes constituent un piquet de grève devant le bâtiment. Les slogans affichés aux fenêtres expriment un vrai mal-être devant la dégradation des conditions de travail : « Nuit : 2 soignants pour 102 résidents » ; « 6 minutes pour le coucher » ; « 8 minutes pour manger » ; « 2 personnes pour faire 44 lits en 1 heure » ; « Personnel épuisé = résidents en danger » ; « EHPAD : un lieu de vie, pas une usine ». Et aussi… : « Mourir accompagné, est-ce possible ? »

Un très fort turnover

Autrement dit, avec des résidents de plus en plus dépendants, il y a toujours plus de tâches à accomplir (administratives également…) et toujours moins de moyens pour y faire face. Avec du personnel de moins en moins stable et qualifié, car de telles conditions de travail provoquent la démission de professionnels expérimentés. Et donc un très fort turnover.

Des résidents qui perdent le sourire…

Le personnel soignant n’intervient plus que pour le curatif et n’a pas de temps pour le préventif (discuter, accompagner dans les actes de la vie quotidienne, prendre soin…). Parmi les nombreux dysfonctionnements, on peut citer le Cantou qui n’a plus beaucoup d’activités spécifiques et est en train de devenir un EHPAD classique. Et tout le bâtiment de La Claire Fontaine, où faute d’encadrement suffisant il y a beaucoup d’angoisse, la nuit…

Les salariées dans leur ensemble sont épuisées, découragées et frustrées de ne pas pouvoir faire leur travail correctement. Comment s’étonner alors d’avoir des résidents qui, disent-elles, « perdent le sourire… » !

L’Etat et le Département doivent être interpellés

Certes, le malaise est national et des réponses devront être apportées à ce niveau-là comme au niveau du Département : créer une branche Dépendance à la Sécu ; augmenter les moyens pour la dépendance et les soins ; évaluer correctement la perte d’autonomie (GIR)… Cela devra amener l’Agence régionale de la santé (ARS) à embaucher plus de personnel soignant et le Conseil départemental, du personnel d’hébergement.

La municipalité des Herbiers aussi

En matière d’organisation, après le passage catastrophique d’un directeur général pour le moins incompétent, les salariées souhaitent revoir le fonctionnement des équipes, des consignes, des horaires de travail… Avec un management plus humain et pratique.

Ce qui nous amène à dénoncer un mode de recrutement aux postes de direction (EHPAD et CCAS) qui se fait parfois davantage sur des critères idéologiques que professionnels, et qui a déjà provoqué beaucoup de souffrance au travail.

Par ailleurs, comme il est difficile de trouver des gens qualifiés, l’embauche de jeunes salarié-e-s devra amener à mettre davantage l’accent sur la formation.

Les locaux, pourtant récents, sont souvent inadaptés (!) ou s’abîment trop rapidement. Le personnel doit donc être consulté lors de ces constructions. (Mme la maire, à propos de la rénovation des Chênes, pourquoi avoir balayé d’un revers de main toute la concertation qui a précédé votre élection ?!…)

Il faut enfin amener le Conseil de vie sociale à fonctionner de manière plus concertée avec les familles des résidents des trois établissements.

 

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