Un mauvais état écologique de nos rivières

Le rapport sur la qualité de l’eau du Bassin de la Sèvre Nantaise était examiné par le Pays des Herbiers lors du dernier conseil de communauté, le 27 septembre 2023.

Toujours les mêmes constats inquiétants

Notre communauté de communes fait partie des 6 territoires jugés prioritaires en matière de reconquête du bon état écologique sur les masses d’eau. Les eaux de surface, qui constituent 94 % de notre source d’approvisionnement, sont particulièrement chargées en éléments chimiques et biologiques : nitrates, pesticides et sous-produits de désinfection.

Quelles sont les actions qui ont été entreprises par notre com-com ces dernières années pour tenter d’y remédier ? Rien de significatif apparemment puisque la situation ne s’améliore toujours pas. (Voir le commentaire en bas de page.)

Deuxième constat : l’Agence régionale de santé a confirmé que la concentration de micro-organismes potentiellement toxiques ne permettait pas d’autoriser la baignade dans le lac de la Tricherie, en août et en septembre 2023. Le maire de Mesnard a mis en avant le manque d’eau et les conditions climatiques actuelles : des raisons conjoncturelles. Mais à aucun moment il n’a été question d’interroger les causes structurelles, à savoir des pratiques agricoles intensives (cultures trop gourmandes en eau, surproduction d’azote, utilisation de pesticides…). La réponse apportée par le conseil prête à sourire : on envisage de poser des carrés de verdure flottants sur le lac !… Au lieu de s’attaquer au problème de fond en engageant une vraie politique d’aide à l’agriculture paysanne.

Pour information, cet avis de l’Agence nationale de la santé et de l’environnement : « Pour se développer, les cyanobactéries ont besoin de concentrations élevées en phosphore et en azote dont les apports peuvent avoir des origines multiples : effluents d’élevage, compost, boues de station de traitement des eaux usées, engrais épandus sur les sols, rejets d’eaux usées insuffisamment traités, lessivage des sols lors d’épisodes pluvieux importants. La réduction des apports de phosphore et d’azote dans les eaux de surface reste aujourd’hui la seule façon durable de protéger et/ou de restaurer ces écosystèmes vis-à-vis des proliférations de cyanobactéries planctoniques. »

ANSES.- https://www.anses.fr/fr/content/les-cyanobact%C3%A9ries-en-questions

Un levier simple et concret

Encore une fois, notre collectivité doit prendre ses responsabilités face à cet enjeu de la qualité de l’eau. Nous avons par exemple un levier simple, celui de la part de produits biologiques et locaux dans la commande publique pour notre cuisine centrale : plus nous aurons de fermes engagées dans l’agriculture biologique et plus nous aurons une eau de qualité. Nous pouvons aussi favoriser la replantation de haies (et arrêter d’en arracher !), intensifier les actions de sensibilisation et de prévention, aider de manière volontariste les conversions en agriculture bio, etc.

Petit rappel : la directive-cadre européenne sur l’eau (DCE) a défini son plan de gestion en 2009. Objectif : 100 % des masses d’eau en bon état au plus tard en 2027…

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2 réponses

  1. Forum Citoyen dit :

    Dans son rapport d’observations définitives (année 2017 et suivantes), la Chambre régionale des comptes vise la politique conduite par le Pays des Herbiers en matière de développement durable. Notamment au chapitre de la qualité de l’eau :
    « Les actions prévues pour préserver la ressource en eau sont principalement ciblées sur le volet quantitatif et peu sur le volet qualitatif […] Aucun objectif n’est fixé en termes de réduction des intrants (nitrates, phosphores et pesticides), alors qu’ils contribuent à dégrader la qualité de l’eau ».

  2. Forum citoyen dit :

    Déclaration de nos élu.es au conseil communautaire du 7 décembre 2023 .

    Délib. 49. PRESENTATION DU RAPPORT ANNUEL SUR LE PRIX ET LA QUALITE DU SERVICE PUBLIC DE L’EAU POTABLE 2022 DE VENDEE EAU – PRESENTATION SYNTHETIQUE
     » Nous nous contenterons de souligner deux éléments :
    – les pertes restent à un niveau élevé : 1,08m3/km/jour (longueur du réseau : 15.601 km). En 2014, cet indice linéaire de perte en réseau était inférieur à 1 m³. Pour le réseau du Rochereau qui alimente notamment Les Herbiers, l’ILP s’élève même à 1,63 m3/km/jour.
    – la qualité : Il est signalé, dans le document, que « La conformité de l’eau distribuée est assurée par des moyens curatifs dont l’efficacité n’est pas toujours garantie (mélange, traitement) ». La vigilance doit être maintenue sur les pesticides ainsi que sur la recherche des polluants dits « éternels »(PFAS). »

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