Cinéma

Lors des voeux de Véronique Besse à la population, en janvier dernier, il était acquis que le projet de cinéma serait porté par l’association Grand Ecran et qu’aucun interlocuteur privé, aucun professionnel du cinéma n’y serait associé. Or on découvre aujourd’hui, avec le choix inopiné d’une délégation de service public, que toutes les conditions sont remplies pour évincer l’asso et son groupe de bénévoles. C’est ce qui s’appelle mener les gens en bateau.
Tout se passe comme si l’association gênait. En effet, en choisissant ce montage juridico-financier, la ville veut prendre la main sur le projet au détriment de l’association Grand Ecran.
Mais quel intérêt y aurait-il à se passer du partenariat avec une équipe qui permet de monter un projet moins cher pour la collectivité ? Prendre la main sur sa programmation ? Mettre fin à sa politique sociale et culturelle ? Pouvoir faire encore de la com’ ?… Il est certain que la vraie valeur ajoutée du ciné aujourd’hui, en dehors des performances gestionnaires (56 639 entrées en 2015), consiste principalement dans sa politique d’ouverture et d’échanges, son éclectisme : retransmissions d’opéras et de ballets, séances pour les personnes âgées, soirées-débats sur des thèmes très variés, politique tarifaire en faveur des jeunes, partenariat avec les écoles, les centres de loisirs, etc. Il se pourrait bien que ce travail d’éducation populaire ne soit pas conforme avec la vision culturelle de Mme Besse et que celle-ci souhaite garder la main sur le projet pour lui donner une tout autre orientation.
Cette éviction d’une gestion bénévole est d’autant plus paradoxale que Mme la députée s’était faite le chantre du bénévolat, il n’y a pas si longtemps, à l’assemblée nationale. Mais peut-être pas pour n’importe quelle association… Autrement dit : le bénévolat du Puy-du-Fou, oui, mais celui du Grand Ecran, non ! Encore une fois, on devine une gestion idéologique de notre ville.
Par ailleurs, le positionnement du projet à la périphérie est la marque d’une absence de vision en matière d’aménagement urbain. Le centre-ville, de plus en plus mal en point, n’avait vraiment pas besoin de ça. La question des parkings pouvant être réglée en s’appuyant sur l’utilisation de ceux existants déjà, le cinéma étant ouvert essentiellement le soir après la fermeture des commerces. Notre coeur de ville soit redevenir le lieu privilégié de la vie sociale, et pour cela il faut y implanter des équipements culturels structurants. Pourquoi pas la création d’un pôle culturel intercommunal regroupant cinéma, médiathèque, ludothèque… ?

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1 réponse

  1. Forum Citoyen dit :

    Voir aussi l’article plus récent « Main basse sur ce cinéma ».

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