Ici, les assurances sont à l’ouest
Le conseil municipal du 7 octobre 2024 a été amené à traiter du marché d’assurances pour la ville des Herbiers. L’augmentation des cotisations fait grincer les dents des élus : le montant de la facture a été multiplié par quatre. A peine la délibération lue par un adjoint, le maire s’est empressé de rallumer son micro pour rendre les délinquants et leurs exactions responsables de la forte augmentation des tarifs.
Un peu de précipitation idéologique sans doute. Car le motif de ce désagrément, pourtant évoqué lors de la commission préparatoire, est dû (mondialement) au changement climatique.
Joseph Liard a alors fait la déclaration suivante :
« Contrairement à ce que vous indiquez, la hausse des cotisations d’assurance est principalement due à la hausse des sinistres causés par le dérèglement climatique. La caisse centrale de réassurance prévoit que les épisodes d’inondation, de sécheresse, de submersion marine et cyclonique vont s’intensifier et croître de 40 à 60 % d’ici 2050. » (*)
« Les assureurs nous préviennent que nos cotisations, notamment celles des communes, vont donc poursuivre leur hausse. En France, du fait des risques importants les concernant, plus de 1500 collectivités ne sont plus assurées. Comme celle des Sables d’Olonne.«
« Là où le bât blesse le plus, c’est que les compagnies d’assurance ne semblent pas pressées d’agir pour réduire à la source les causes des sinistres. »
Elles ont pourtant des leviers pour aider à enrayer le désastre. Lors de la commission municipale, Joseph Liard a interrogé une experte mandatée par la mairie : »Que font les assurances pour limiter la hausse des émissions de gaz à effet de serre ? Ont-elles modifié leurs placements financiers en privilégiant le soutien aux activités plus respectueuses de l’environnement ? Ne pourraient-elles pas soutenir les collectivités qui réduisent leurs émissions de CO2 ?…«
La réponse a claqué comme un gros coup de vent : « Les assurances sont là pour gagner de l’argent »… Certes, mais si cette course au profit immédiat a pour effet d’amplifier le bouleversement climatique, où est le gain pour l’assuré et pour la collectivité ?
Les assurances ont pour but de réduire les incertitudes sur le long terme. Quand un assureur vend de l’assurance, il offre un sentiment de sécurité et une confiance dans l’avenir. Être assuré, c’est être rassuré pour soi-même et pour sa descendance (cf. le succès de l’assurance-vie). Or, aujourd’hui, comment faire confiance à un secteur Banque-Assurance qui n’a pas de vision à long terme et qui n’agit pas suffisamment sur les causes du bouleversement climatique ?
* Rapport accessible en ligne https:///www.ccr.fr/-/ccr-rapport-climat-2023