Les feux d’artifice du Puy du Fou potentiellement très polluants

L’association Forum citoyen et ses élus communautaires, Julie Mariel et Joseph Liard, viennent de déposer un recours gracieux auprès du Préfet de la Vendée afin qu’il interdise le Festival de feux d’artifice prévu, au Puy du Fou, le 16 septembre prochain. Les risques encourus par la faune sauvage ou d’élevage, la flore, les sols et les cours d’eau, voire à terme par les populations nous paraissent en effet peu compatibles avec les objectifs affichés par les pouvoirs publics en matière de transition écologique. Vous trouverez ci-dessous un courrier joint à ce recours et expliquant plus en détail nos motivations.

Les risques de dégâts écologiques provoqués par les centaines de feux d’artifice tirés depuis une quarantaine d’années ne suffisent pas ! Le 16 septembre prochain, avec l’autorisation de la Préfecture…, le Puy du Fou organise un festival international de pyrotechnie. Sur son site, il nous enjoint de nous… « laisser emporter par cette spectaculaire compétition pyrotechnique », et ajoute que « les 23 hectares de scène du plus grand spectacle de nuit au monde s’embraseront… »

Or, lors de cet été caniculaire, des départs de feu ont eu lieu à de multiples reprises suite aux feux d’artifice de la Cinéscénie …

Cela nous interpelle d’autant plus qu’à l’heure où les sonnettes d’alarme environnementales retentissent partout, le Puy du Fou en rajoute avec un spectacle de feux d’artifice démultiplié. Ce qui va augmenter dans les mêmes proportions les agressions visuelles et sonores des troupeaux et de toute la faune ; sans compter les nuisances sonores d’un avion, dénoncées par les riverains (Ouest-France du 30.08.2022). Ce qui risque d’accroître aussi très fortement la pollution des sols, des cours d’eau et des nappes phréatiques par des métaux lourds et des morceaux de plastique. Le tout aggravant les risques sanitaires pour les animaux, qu’ils soient sauvages ou d’élevage, et la population.

Selon le magazine Reporterre, « A chaque festivité pyrotechnique, des dizaines d’oiseaux succombent. »

D’après la fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air, les métaux utilisés pour donner la couleur pourraient notamment avoir des effets délétères pour notre santé : « Les contaminations au cuivre (utilisé pour faire le bleu) sont susceptibles d’entraîner des taux élevés de dioxine et des problèmes de peau ; les contaminations à l’aluminium (utilisé pour créer des étincelles) sont liées à des problèmes cognitifs et sont suspectées d’augmenter la prévalence de la maladie d’Alzheimer ; le baryum (utilisé pour faire du vert) peut causer des problèmes gastro-intestinaux. » « Lorsque les feux d’artifice explosent, ils libèrent dans l’air des gaz et des fumées qui contiennent des résidus de ces composants : des nitrates, sulfates ou du perchlorate par exemple. Ces polluants peuvent être inhalés par le public et par les animaux et se retrouver dans l’environnement, notamment les cours d’eau… La bombe libère des millions de particules fines dans l’atmosphère qui génèrent une importante pollution, bien plus élevées que celle due à la circulation automobile. »

Il serait donc intéressant que la Préfecture et l’Agence Régionale de Santé rendent publiques la composition et la quantité des feux d’artifice tirés depuis le début du Puy du Fou. Ainsi que les analyses des effets environnementaux sur les quarante dernières années.

Quoi qu’il en soit, il apparaît clairement que ce genre d’évènement est totalement inapproprié. Toutes les préoccupations du moment, du GIEC comme des associations environnementales, voire même aujourd’hui des gouvernements, vont dans le sens d’un développement plus mesuré, empreint de sobriété et respectueux de la nature.

Ce n’est pas le chemin que prend le Puy du Fou. En agissant comme il le fait, il va dans le sens inverse de l’histoire !