Marions-nous !
La raison de cette proposition surprenante s’appelle le Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC).
Un nom un rien barbare. Celui d’un mécanisme où les communautés de communes « riches » en France – dont la nôtre, tant mieux – aident les plus « pauvres », comme Pouzauges, Mortagne ou St Fulgent, via un fonds de solidarité. Nous sommes pour ce principe de solidarité bien sûr, mais nous pensons qu’il y a un moyen de l’exercer de manière beaucoup plus pertinente et sans doute moins onéreuse.
Un constat très douloureux
Chaque année nous faisons le même constat et nous suggérons les mêmes réponses, mais apparemment sans être entendus par l’équipe en place. Or ce dispositif continue à coûter très cher à notre communauté de communes, même si notre contribution baisse un peu cette année. En 2022, nous avons versé 1 million 246 000 € à ce FPIC, et pour 2023 notre quote-part s’élève à 1 million 194 000 €. Qui plus est, selon le rapport de la Chambre régionale des comptes, elle est plus élevée que les com-com de même taille, soit 12,51 % des dépenses de fonctionnement contre 9,81 % en moyenne.
Une union dans une Communauté d’agglomération
Nous pourrions exercer notre solidarité en proposant à l’une ou plusieurs des com-com voisines de créer ensemble une Communauté d’agglomération. Cette démarche de mutualisation nous permettrait d’atteindre plusieurs objectifs :
- Diminuer les charges pour faire des économies (forte diminution, voire suppression du FPIC) et par conséquent maîtriser les taxes plus facilement.
- Bénéficier de dotations financières nouvelles octroyées aux communautés d’agglo.
- Bénéficier de compétences nouvelles telles que le transport (il y a du boulot sur le Pays des Herbiers !)
- Donner une nouvelle dynamique à notre développement en lien avec les com-com voisines, réaliser de nouveaux projets et rendre de meilleurs services. Nous serons plus efficaces à plusieurs que seuls.
- Assurer un développement plus harmonieux, plus cohérent, du pays des Herbiers et du pays du Haut-Bocage-Vendéen (répartition des plus grosses infrastructures, liaisons douces et routières, …)
- Améliorer la visibilité de notre territoire en devenant un interlocuteur incontournable de la Région et de l’Etat.
Un enjeu structurant
Concernant ce dernier point – essentiel –, il faut savoir par exemple que la création récente d’une communauté d’agglo sur Montaigu, après la fusion de deux com-com (Montaigu et Rocheservière), permet à celle-ci d’être désormais une interlocutrice des instances publiques, telles la Région ou l’Etat, voire l’Europe, au même titre que La Roche-sur-Yon, Nantes ou Cholet.
On voit donc que l’enjeu n’est pas seulement financier, même si cet aspect n’est pas négligeable. Il s’agit d’une vraie question structurante de développement qui engage notre territoire pour des décennies. Et sur ce sujet, pour le Nord-Est-Vendée, on dirait bien qu’Antoine Chéreau est en train de damer le pion à Christophe Hogard…