Rouvrir l’aire d’accueil des gens du voyage

Une dramatisation pour rejeter toute une communauté

Nous avons été indignés par l’instrumentalisation d’actes de délinquance par la mairie des Herbiers à des fins idéologiques : dénonciation d’une communauté dans son ensemble (OF du 27.11.2015) et mise en page dramatisante dans le magazine municipal (articles sur fond rouge, photos…). Nous ne pouvons qu’être solidaires des victimes, mais les autres victimes de ces actes de vandalisme sont les familles de Voyageurs elles-mêmes. Dans tout groupe on trouve des éléments perturbateurs, alors pourquoi stigmatiser l’ensemble de cette communauté ?

Nous nous inquiétons maintenant de la réouverture de l’aire d’accueil, alors qu’on nous l’annonçait pour septembre 2016.

Cette aire a ouvert ses portes en mai 2003. Elle est constituée de 14 emplacements, soit 28 places ; c’était la première en Vendée et elle répondait à un besoin pressant de ces familles françaises de Voyageurs très attachées à leur territoire.

 La vérité des coûts

Jusqu’aux derniers événements de novembre 2015, l’aire fonctionnait sans incidents majeurs. Les familles l’avaient investie et la très grande majorité réglait la participation financière pour le séjour. En effet, il leur était demandé une caution de 100 € dès leur arrivée. Elles s’acquittaient également chaque semaine de 15,40 € par emplacement, ainsi que du paiement des consommations d’eau (3,10 €/m³) et d’électricité (0,20 €/kwh). A titre de comparaison, un Herbretais règle 2,34 € le m³ et 0,11 € le kwh.

Des contreparties pour la com-com

Notre communauté de communes, en contrepartie de la présence des familles, reçoit une aide mensuelle de 88,30 € par place, quel que soit le nombre de familles présentes sur l’aire d’accueil. Somme à laquelle s’ajoute une part variable de 44,15 € par place en fonction du nombre de ménages présents. Ainsi, lorsque l’aire est complète, une somme mensuelle de 3 708 € est allouée à la communauté de communes.

La Ville doit respecter la loi

Suite à la fermeture de janvier 2016, Mme Besse annonçait une possible réouverture en septembre de la même année.

Alors, qu’en est-il ? Nous demandons où en sont les travaux et à quelle date les familles vont pouvoir à nouveau séjourner sur l’aire d’accueil. Car ce type d’équipement est imposé par la loi Besson pour les communes de plus de 5 000 habitants.

Par ailleurs, le besoin de stationnement des familles du voyage est plus que jamais nécessaire. Et depuis la fermeture de l’aire celles-ci ne peuvent plus scolariser leurs enfants dans les écoles herbretaises ; leur présence permettait pourtant une ouverture et un enrichissement culturel mutuel. Plutôt que de stigmatiser l’ensemble d’une communauté, ce serait sans aucun doute une meilleure façon d’en prévenir les actes de délinquance.