Voisins bienveillants !

Voisins bienveillants !

Une délinquance en baisse

Il y a quelques mois la ville a demandé à la Gendarmerie de venir présenter à la population le dispositif « Participation citoyenne » (proche de Voisins vigilants). Une petite trentaine de personnes assistait à la réunion.

Le capitaine de gendarmerie a d’abord indiqué que les actes de délinquance sont en forte baisse, en Vendée (- 3% en 2014 et – 10% en 2015) comme aux Herbiers (- 19 % en 2013 et – 8 % en 2014). Il soulignait par ailleurs qu’il n’y a pas de quartiers à risque dans notre ville.

Un discours idéologique anxiogène

En toute logique, on aurait pu en déduire que le dispositif un instant envisagé ne se justifiait plus. C’était sans compter sur un argumentaire très orienté, les thèses alors développées n’ayant rien à envier aux partis les plus extrêmes. Sur l’origine de la délinquance par exemple : la faute à l’ouverture des frontières… Avec en prime une longue énumération de faits divers. On cherchait à créer un sentiment d’insécurité sans rapport réel avec ce qui se passe dans notre ville.

Une population non consultée

Pourtant le dispositif Participation citoyenne pourrait avoir de forts impacts sur notre vie sociale. Il faut savoir que sa mise en place n’a absolument rien de citoyen puisqu’il s’agit d’une demande de la mairie à la gendarmerie. Ainsi la population s’y trouve engagée alors qu’il n’y avait que… 8 volontaires, à l’issue d’une réunion publique de… 30 personnes ! En termes de consultation citoyenne on a vu mieux. Il nous paraît donc indispensable que les quartiers concernés, au moins, soient consultés avant toute mise en place.

Des risques de dérive

Car ce dispositif comporte évidemment des risques : de jugement moral, d’excès de zèle, de stigmatisation de certaines catégories de la population, voire même de délation. Quid de la confidentialité et de la liberté de circuler ? Tout un chacun peut à tout moment être montré du doigt. Comment mettre en place un tel dispositif sans entraver la liberté des habitants et sans dénaturer le lien social ?

Les conseils de quartier : une vision solidaire de la vie ensemble

Pour la gendarmerie, il s’agirait de « réveiller un esprit citoyen endormi ». Dans ce cas d’accord, mais pas comme ça. Aborder le sujet de la vie citoyenne par l’angle sécuritaire nous semble même contreproductif. Proposons plutôt aux Herbretais de développer la solidarité de quartier, d’abord peut-être grâce à des espaces de vie communs. Pourquoi ne pas adapter les espaces verts en lieux de rencontres ? Grâce à des bancs, des jeux, des composteurs, etc. Pourquoi ne pas créer des conseils de quartiers en leur attribuant de petits budgets ? On pourrait y favoriser une solidarité de proximité avec toutes sortes de services mutuels, sans parler du renforcement de la convivialité.

Nous faisons alors le pari que la sécurité s’en trouvera naturellement renforcée, mais dans un esprit de solidarité plutôt que de surveillance. Ce qui est tout à fait différent.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *